Voilà, ma valise est prête.
Tu reviendras nous voir quand même ?

Je ne sais pas maman... c’est un nouveau départ pour moi d’accord ?
Mais tu ne vas connaitre personne, et puis qui sera là pour te protéger quand ça n’ira pas ? Je devrais peut-être venir….
Oh que non maman ! Tu restes là toi. Et puis ne t’inquiète pas, je trouverais bien quelqu’un pour me protéger comme tu dit.



…fé. J’étais assise sur le siège, derrière le comptoir, l’air rêveuse. Mon chez moi me manquait, ma mère me manquait même. Mais New York… rien n’était comparable à cette ville. J’aimais New York, un vrai paradis. Je ne regrettais pas d’être partie, loin de là. Ou alors si ce n’est le fait que je souffrais encore plus ici. Pourquoi ? Pour Christopher. Peut-être que je parlais sans arrêt de lui, peut-être que je pensais très souvent à lui, mais quand on aime une personne, et bien on pense à elle non ? C’était mon cas. Je me rendais complètement malade avec cette histoire de jalousie. Mais il était hors de question que les gens sachent que je suis jalouse. Question de principe et puis ça ne serait pas bien envers cette fameuse promesse que j’avais faite à Chris quand on était plus jeune. Le café, il vient ? Répéta l’homme assis en face de moi. Je me redressais et secouer légèrement la tête. J’étais au boulot depuis sept heures ce matin, je commençais à fatiguer sachant que je n’avais pas dormis de la nuit. J’affichais un sourire et m’excusais au près du client. La première chose qu’on vous apprend quand on vous embauche et que le client est roi, et que ça doit tourner dans le café. Mais si je continuais à me faire des minis pauses pendant le service, le café n’allait pas du tourner et on allait perdre des clients. En plus un café… ce n’est pas long. Je divaguais trop, je devais penser au boulot et seulement au boulot. Laisser Chris de côté, au moins la journée. Je pris la tasse de l’homme aux lunettes, me retournais vers lui et lui tendit son café qu’il prit sans me remercier. Je jetais un rapide coup d’œil aux tables pour voir si personne d’autre n’attendait. Il semblait que non. Je pris donc soin de me rassoir, levant les yeux vers la pendule. Il était un peu plus de quinze heures, encore trois heures à travailler et j’étais libérée. Ca allait être long, très long. La clochette retentit plusieurs fois, mais je ne fis pas vraiment attention à qui rentrer et qui sortait, j’avais trop prit l’habitude de voir des inconnus. Oh certes, j’avais fait plein de rencontres depuis que je bossais au café, mais en général, les amis je les vois plus à l’extérieur du lieu de travail, c’est bien plus convivial !

Mais apparemment, aujourd’hui, ça allait se passer autrement. Un homme entra, un homme qui attire pas mal l’attention quand on le voit. J’affichais un sourire avant de me redresser. Lukas. Ce fameux grand protecteur. Ma mère pouvait être rassurée, depuis que je connaissais Lukas il prenait soin de moi et j’avoue que j’adorais ça. C’était un peu un grand frère en plus d’être un protecteur et évidemment, un très bon ami. Finalement, les trois longues heures qui s’annonçaient dures, allaient finalement se transformer en « récréation ».